lundi 14 juillet 2008
La pensée de Martin Luther King
Désobéissance civile et non violence
Dans la Lettre de la prison de Birmingham écrite le 16 avril 1963 alors qu'il est arrêté pour une manifestation non violente, Martin Luther King répond à huit prêtres blancs de l'Alabama qui ont écrit quatre jours plus tôt une lettre intitulée Un appel à l'unité. S'ils admettaient l'existence des injustices sociales, ils exprimaient la croyance que la bataille contre la ségrégation raciale devait avoir lieu dans les tribunaux et non dans la rue. Martin Luther répond alors que sans des actions directes et puissantes comme celles qu'il entreprenait, les droits civiques ne seraient jamais obtenus.
Il écrit qu' «attendre à presque toujours signifié jamais » et il affirme que la désobéissance civile est non seulement justifiée face à une loi injuste, mais aussi que « chacun a la responsabilité morale de désobéir aux lois injustes ».
La lettre inclut la célèbre citation « Une injustice où qu'elle soit est une menace pour la justice partout » mais aussi les paroles de Thurgood Marshall qu'il répète : « Une justice trop longtemps retardée est une justice refusée »[74].
Jusqu'à la fin de sa vie, Martin Luther King reste opposé à la radicalisation et à la violence prônée par le Black Power et souligne que « Les émeutes ne règlent rien » et considère ce moyen comme inefficace au-delà même de la nature opposée des émeutes à sa doctrine de non-violence, de morale et de foi[75] :
« Si on dit que le pouvoir est la capacité à changer les choses ou la capacité à réussir ses objectifs, alors ce n'est pas le pouvoir que de s'engager dans un acte qui n'accomplit pas cela : et ceci quelque soit le bruit que vous fassiez et le nombre de choses que vous brûliez. »
Pour lui une guérilla comme celle de Che Guevara est une « illusion romantique ». Il préfère la discipline de la désobéissance civile qu'il définit non seulement comme un droit mais aussi un hommage à une énergie démocratique inexploitée. De même pour la pauvreté, il demande aux militants d'« utiliser tout le pouvoir de la non-violence sur le problème économique », même si rien dans la constitution américaine ne garantit un toit et un repas. Martin Luther King reconnaît la difficulté de la tâche mais demande à ne pas être intimidé par ceux qui se moquent de la non-violence. Il note la similitude de leur lutte avec celle de Jésus[76] :
« L'opinion publique s'est retournée contre lui. Ils ont dit qu'il était un agitateur. Il utilisait la désobéissance civile. Il a refusé les injonctions de la loi. »
Pour Martin Luther, la non-violence est non seulement juste mais indispensable, car aussi juste que soit la cause d'origine, la violence signifie l'échec et le cycle de vengeance de la loi du talion, alors qu'il défend l'éthique de réciprocité[77] :
« L'ultime faiblesse de la violence est que c'est une spirale descendante, engendrant la chose même qu'elle cherche à détruire. Au lieu d'affaiblir le mal, elle le multiplie. En utilisant la violence, vous pouvez tuer le menteur, mais vous ne pouvez pas tuer le mensonge, ni rétablir la vérité. En utilisant la violence, vous pouvez assassiner le haineux, mais vous ne pouvez pas tuer la haine. En fait, la violence fait simplement grandir la haine. Et cela continue… Rendre la haine pour la haine multiplie la haine, ajoutant une obscurité plus profonde à une nuit sans étoiles. L'obscurité ne peut pas chasser l'obscurité : seule la lumière peut faire cela. La haine ne peut pas chasser la haine : seul l'amour peut faire cela. »
il affirme également que la fin ne peut justifier les moyens contrairement à la formule de Machiavel[78] :
« J'ai toujours prêché que la non-violence demande que les moyens que nous utilisons doivent être aussi purs que la fin que nous recherchons. J'ai essayé de rendre clair que c'est mal d'utiliser des moyens immoraux pour atteindre une juste fin. Mais je dois affirmer maintenant que c'est aussi mal, voir pire encore, d'utiliser des moyens moraux pour préserver une fin immorale. »
Dans sa Lettre de Birmingham, il répond même aux prêtres, qui l'accusent de créer des opportunités à la violence avec sa désobéissance civile pacifique dans un milieu raciste, que celui qui demande justice de manière non-violente ne peut être le fauteur de trouble[79] :
« Dans votre déclaration, vous affirmez que nos actions, bien que pacifiques, doivent être condamnées parce qu'elles précipitent la violence. Mais est-ce une affirmation logique ? N'est-ce pas comme si vous condamniez un homme qui s'est fait volé parce que le fait qu'il possède de l'argent aurait engendré l'acte du vol ? »
Égalité raciale, liberté et fierté
Au-delà de son combat pour l'égalité raciale, du discours I have a dream où il imagine que ses « quatre jeunes enfants vivront un jour dans une nation où ils ne seront pas jugés par la couleur de leur peau, mais par le contenu de leur personne » et de la victoire politique avec les votes des Civil Rights Act et Voting Rights Act, Martin Luther King a identifié que l'égalité raciale ne vient pas seulement des lois qui défendent la personne mais surtout de la façon dont cette personne se perçoit elle-même[80] :
« Aussi longtemps que l'esprit est mis en esclavage, le corps ne peut jamais être libre. La liberté psychologique, un ferme sens d'estime de soi, est l'arme la plus puissante contre la longue nuit de l'esclavage physique. Aucune proclamation d'émancipation lincolnienne ou charte des droits civiques johnsonienne ne peut apporter totalement cette sorte de liberté. Le nègre sera libre quand il atteindra les profondeurs de son être et qu'il signera avec le stylo et l'encre de son humanité affirmée sa propre déclaration d'émancipation. Et avec un esprit tendu vers la vraie estime de soi, le nègre doit rejeter fièrement les menottes de l'auto-abnégation et dire à lui-même et au monde : “Je suis quelqu'un. Je suis une personne. Je suis un homme avec dignité et honneur. J'ai une histoire riche et noble”. »
Pacifisme et engagement personnel
Martin Luther King souligne que la non-violence n'est pas seulement une méthode juste, mais aussi un principe qui doit être appliqué à tous les êtres humains, où qu'ils soient dans le monde, et compare la campagne non-violence acclamée aux États-Unis à la violence de la guerre du Viêt Nam soutenue par une partie de l'opinion américaine :
« Il y a quelque chose d'étrangement inconsistant dans une nation qui vous acclame quand vous dites “Soyez non-violent avec Jim Clark”[81], mais qui vous maudira et vous damnera quand vous direz, “soyez non-violent avec les petits enfants vietnamiens marrons”[82]. Il y a quelque chose qui ne va pas avec cette presse. »
Pour Martin Luther, la non-violence doit mener au pacifisme, surtout dans le contexte de la guerre froide et de la stratégie militaire de destruction mutuelle assurée qui pouvait mener à l'apocalypse[83] :
« Les hommes, depuis des années maintenant, ont parlé de la guerre et de la paix. Mais maintenant, ils ne peuvent plus juste en parler. Ce n'est plus un choix entre la violence et la non-violence dans ce monde ; c'est un choix entre la non-violence et la non-existence. »
Martin Luther King invoque souvent la responsabilité personnelle pour développer la paix mondiale[84]. Pour lui, le triomphe du bien sur le mal est inévitable, malgré les fréquents reculs et guerres de l'histoire[85] :
« Je refuse d'accepter la notion cynique que nations après nations doivent descendre l'escalier militariste vers l'enfer de la destruction thermonucléaire. Je crois que la vérité désarmée et l'amour inconditionnel auront le mot de la fin en réalité. C'est pourquoi le bien, même temporairement vaincu, est plus fort que le mal triomphant. »
Il admet que cette opinion idéaliste et morale est difficile à tenir dans ce contexte historique, mais il souligne que la conscience et l'idéal de justice ne doivent pas reculer face à une opinion publique défavorable, au calcul politique ou à une tâche qui semble insurmontable[86] :
« Sur certaines prises de positions, la couardise pose la question : “Est-ce sans danger ?”, l'opportunisme pose la question : “Est-ce politique ?”, et la vanité les rejoint et pose la question : “Est-ce populaire ?”. Mais la conscience pose la question : “Est-ce juste ?”. Et il arrive alors un moment où quelqu'un doit prendre position pour quelque chose qui n'est ni sans danger, ni politique, ni populaire mais doit le faire parce que sa conscience lui dit que c'est juste. Je crois aujourd'hui qu'il y a un besoin pour toutes les personnes de bonne volonté de se rassembler dans un grand acte de conscience et de dire les mots du vieux negro spiritual, “Nous n'allons plus étudier la guerre”. Ceci est le défi de l'homme moderne. »
Vie spirituelle contre confort matériel
Martin Luther King, sans préconiser un retour vers la simplicité volontaire ni devenir un critique du développement comme Gandhi, met en garde contre l'american way of life dont la course à la consommation et le matérialisme peut détourner l'homme de la cause du bien et de la spiritualité[87] :
« Maintenant la grande tentation et la grande tragédie de la vie est que nous autorisons si souvent l'extérieur de nos vies absorber l'intérieur de nos vies. La grande tragédie de la vie est que nous autorisons trop souvent les moyens par lesquels nous vivons nous éloigner de la fin pour laquelle nous vivons. […] Quel est le profit pour un homme de gagner le monde entier de moyens — avions, télévisions, éclairage électrique — et perdre la fin : l'âme ? »
Selon lui ce profond changement s'apparente à une révolution des valeurs qui permettra de vaincre les plus grands maux de la civilisation[88] :
« Je suis convaincu que si nous voulons être du bon côté de la révolution mondiale, nous devons comme nation entreprendre une révolution radicale de valeurs. Nous devons rapidement commencer à passer d'une société “orienté vers les choses” à une société “orienté vers la personne”. Quand les machines et les ordinateurs, les motifs de profits et les droits de propriété sont considérés plus important que les individus, les triplés géants du racisme, du matérialisme et du militarisme sont impossibles à battre. »
Foi, amour et pouvoir
De par sa vocation de pasteur, Martin Luther King place la bible au cœur de son message, considérant que l'humanité a été depuis trop longtemps « dans la montagne de la violence », qu'elle devait aller vers « la terre promise de justice et de fraternité ». Pour lui cet objectif est une mission divine car on « ne devait jamais se satisfaire d'objectifs inachevés […], toujours maintenir une sorte de mécontentement divin »[89].
Cette volonté divine et ce message d'amour transmis par l'évangile impliquent selon lui une volonté inébranlable face à l'adversité, « un esprit dur et un cœur tendre »[90], comme enseigné directement par Jésus à ses disciples[91] :
« Jésus reconnut la nécessité de mélanger les opposés. Il savait que ses disciples devraient faire face un monde difficile et hostile, où ils auraient à se confronter à la récalcitrance des politiques et à l'intransigeance des protecteurs de l'ordre ancien […] Et il leur donna une formule d'action, “soyez aussi sage que des serpents et aussi inoffensifs que des colombes”. »
L'amour n'est donc plus pour Martin Luther seulement une fin mais aussi un moyen d'arriver à la paix et la justice mondiale, et il réfute la notion de faiblesse de l'amour qu'ont émis certains philosophes dont Nietzsche[92] :
« Cette demande d'une communauté mondiale qui élève les problèmes de voisinage au delà de la tribu, la race, la classe et la nation est en réalité un appel pour un amour universel et inconditionnel de l'humanité toute entière. Ce concept souvent incompris, souvent mal interprété, si rapidement éludé par les Nietzsche du monde comme une force faible et lâche, est maintenant devenue une nécessité absolue pour la survie de l'homme. Quand je parle d'amour je ne parle pas d'une espèce de réponse sentimentale et faible. Je ne parle pas d'une force qui est juste un non-sens sentimental. Je parle d'une force que toutes les grandes religions du monde ont vu comme le principe unifiant suprême de la vie. L'amour est la clef qui ouvre la porte qui mène à la réalité ultime. »
Martin Luther King considère que le pouvoir dans ce contexte n'est pas quelque chose de mauvais en soit à partir du moment où il est compris et utilisé correctement, c'est-à-dire quand il n'est pas considéré comme l'opposé exact de l'amour. Pour lui, la mauvaise interprétation que l'amour est l'abandon du pouvoir et le pouvoir un déni d'amour est la raison pour laquelle Nietzsche a rejeté le concept chrétien d'amour et les théologiens chrétiens le concept Nietzschéen de la volonté de puissance.
« Le pouvoir sans amour est dangereux et abusif, l'amour sans pouvoir est sentimental et anémique. Le pouvoir à son meilleur est l'amour implémentant la demande de justice, et la justice à son meilleur est le pouvoir corrigeant tout ce qui fait obstacle à l'amour. »
Une lutte pour le pouvoir sans amour ou conscience est donc vouée à l'échec, que ce soit pour les blancs ou les noirs. Pour lui « c'est cette collision entre un pouvoir immoral et une moralité impuissante qui constitue la crise majeure de notre temps »[93].
Bien qu'homme de foi, Martin Luther est pour la laïcité et il approuve une décision de la cour suprême d'interdire la prière dans les écoles publiques. Il commente que « cela ne cherche pas à mettre hors la loi la prière ou la croyance en Dieu. Dans une société pluralistique comme la nôtre, qui doit déterminer quelle prière doit être dite et par qui ? Légalement, constitutionnellement ou autre, l'État n'a certainement pas ce droit »[94].
Science et religion
Pour Martin Luther, si la violence et la guerre deviennent si destructeurs c'est aussi parce que la vitesse du progrès scientifique a dépassé celle du développement de l'éthique et la morale, qui n'ont pu toujours restreindre ses applications négatives. S'il souligne avec humour que « notre pouvoir scientifique a dépassé notre pouvoir spirituel. Nous avons des missiles guidés et des hommes désorientés. »[95], Martin Luther King ne rend pas la science responsable de tous les maux pour autant et met en avant sa complémentarité avec la religion et l'éthique dans le développement humain[96] :
« La science enquête ; la religion interprète. La science donne à l'homme la connaissance qui est le pouvoir; la religion donne à l'homme la sagesse qui est le contrôle. La science s'occupe principalement des faits ; la religion s'occupe principalement des valeurs. Les deux ne sont pas rivaux. Ils sont complémentaires. »
Compensation historique
Plusieurs fois, Martin Luther King exprime l'opinion que les afro-américains, ainsi que les autres américains désavantagés, devraient être dédommagés pour les torts qui leur ont été fait historiquement.
Interviewé par Alex Haley en 1965, il dit que donner seulement l'égalité aux afro-américains ne pourrait pas supprimer l'écart de revenu entre eux et les Blancs. Il indique qu'il ne demande pas une restitution complète des salaires jamais payés lors de l'esclavage, ce qu'il croit être impossible, mais propose un programme de compensation gouvernementale de 50 milliards de dollars sur 10 ans pour tous les groupes désavantagés.
Il souligne que « l'argent dépensé serait plus que justifié par les bénéfices qu'il apporterait à la nation toute entière grâce à une baisse spectaculaire de l'abandon scolaire, des séparations familiales, du taux de criminalité, de l'illégitimité, des énormes dépenses sociales, des émeutes et de beaucoup d'autres malheurs sociaux »[94].
Dans son livre Pourquoi nous ne pouvons attendre de 1964, il développe cette idée, expliquant que le règlement du travail non rémunéré était une application de la common law[97].
Sources et inspirations
Martin Luther King a écrit que sa première rencontre avec l'idée de désobéissance civile non-violente était en lisant On Civil Disobedience de Henry David Thoreau en 1944 alors qu'il était à l'université de Morehouse College :
« Ici, avec ce courageux refus d'un homme de la Nouvelle-Angleterre de payer ses taxes et son choix de la prison plutôt que de soutenir une guerre qui étendrait les territoires de l'esclavage au Mexique, j'ai eu mon premier contact avec la théorie de résistance non-violente. Fasciné par l'idée de refuser de coopérer avec un système maléfique, j'ai été si profondément bouleversé que j'ai relu le livre plusieurs fois. »
Thoreau lui fait prendre conscience qu'une lutte active mais non-violente contre le mal était aussi juste et nécessaire qu'aider le bien, et que les moyens et formes de cette lutte étaient innombrables[98] :
« Je devins convaincu que la non-coopération avec le mal est autant une obligation morale que la coopération avec le bien. Aucune autre personne n'a été plus éloquente et passionnée à diffuser cette idée que Henry David Thoreau. Comme résultat de ses écrits et témoin personnel, nous sommes les héritiers d'un legs de protestation créative. Les enseignements de Thoreau ont revécu dans notre mouvement des droits civiques ; en fait ils sont plus vivants que jamais. Qu'ils soient exprimés par un sit-in dans un restaurant, un bus de la liberté dans le Mississippi, une manifestation pacifique à Albany (Georgie) un boycott des bus à Montgomery (Alabama), tous ceux-ci sont la récolte de l'insistance de Thoreau que l'on doit résister au mal et qu'aucun homme moral ne peut patiemment se conformer à l'injustice. »
Le dirigeant des droits civiques, théologien et éducateur Howard Thurman a très tôt une influence sur lui. C'est un des camarades de classe du père de Martin au Morehouse College, et il devient le mentor du jeune Martin Luther et de ses amis. Le travail de missionnaire de Thurman l'avait emmené à l'étranger où il avait rencontré et conversé avec le Mahatma Gandhi. Quand Martin Luther King est à l'université de Boston, il visite souvent Thurman, alors doyen de la chapelle de Marsh.
L'activiste des droits civiques Bayard Rustin, qui a eu le Mahatma Gandhi comme professeur, conseille à Martin Luther King de suivre les principes de la non-violence dès 1956. Il lui sert de conseiller et de mentor à ses débuts et sera l'organisateur principal de la marche vers Washington. Cependant l'homosexualité affirmée de Bayard, son engagement pour le socialisme démocratique et ses liens avec le Parti communiste des États-Unis d'Amérique ont fait que de nombreux dirigeants noirs ou blancs demandent à Martin Luther de prendre ses distances avec lui.
Très inspiré par les succès de l'activisme non-violent du le Mahatma Gandhi, Martin Luther King visite sa famille en Inde en 1959, avec l'assistance du groupe de quakers de l'American Friends Service Committee (AFSC) et du NAACP. Le voyage le touche profondément, améliorant sa compréhension de la résistance non-violente et son implication dans la lutte pour les droits civiques américains. Dans un message radiophonique lors de sa dernière soirée en Inde, il annonce[99] :
« Depuis que je suis en Inde, je suis plus convaincu que jamais que la méthode de résistance non-violente est est l'arme la plus puissante disponible pour les peuples opprimés dans leur lutte pour la justice et la dignité humaine. Dans un sens littéral, le Mahatma Gandhi incarna dans sa vie certains principes universels qui sont inhérents à la structure morale de l'univers, et ces principes sont aussi inéluctables que la loi de la gravitation. »
Fin de vie tragique...
Le révérend Martin Luther King Jr est un pasteur baptiste afro-américain né à Atlanta (États-Unis) le 15 janvier 1929 et mort assassiné le 4 avril 1968 à Memphis.
Militant non violent pour les droits civiques des Noirs aux États-Unis, pour la paix et contre la pauvreté, il organise et dirige des actions tel le Boycott des bus de Montgomery pour défendre le droit de vote, la déségrégation et l'emploi des minorités. Il prononce un discours célèbre le 28 août 1963 devant le Lincoln Memorial à Washington durant la marche pour l'emploi et la liberté : « I have a dream » (J'ai un rêve). Il est soutenu par John F. Kennedy dans la lutte contre la discrimination raciale ; la plupart de ces droits seront promus par le « Civil Rights Act » et le « Voting Rights Act » sous la présidence de Lyndon B. Johnson.
Martin Luther King devient le plus jeune lauréat du prix Nobel de la paix en 1964 pour sa lutte non violente contre la ségrégation raciale et pour la paix. Il commence alors une campagne contre la guerre du Viêt Nam et la pauvreté, qui prend fin en 1968 avec son assassinat par James Earl Ray, dont la culpabilité et la participation à un complot sont toujours débattues.
Il se voit décerner à titre posthume la Médaille présidentielle de la liberté par Jimmy Carter en 1977, la médaille d'or du Congrès en 2004, et est considéré comme l'un des plus grands orateurs américains[1]. Depuis 1986, le Martin Luther King Day est un jour férié aux États-Unis.